Cette rentrée scolaire a été marquée par la mise en place dans le premier degré de la réforme dite « des rythmes scolaires » sur l’ensemble du territoire. Comme on pouvait le craindre, les inégalités de traitement se développent. Activités payantes dans certaines villes, gratuites dans d’autres ; contenus très différents, et parfois minimes.

En ce qui concerne du projet de réforme des programmes, de la maternelle au secondaire, nous déplorons le couac de la demi-journée de concertation des enseignants, annoncée tardivement, puis supprimée dans le 94 (et le 77) quelques jours avant le 13 octobre, créant une inégalité de traitement avec tout le reste de la France. Nous n’accepterons pas un report de cette consultation en dehors de notre temps de travail dans les établissements.


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Cette situation ne doit pas masquer ce qui se passe dans le reste de l’éducation : dans le second degré, les effectifs sont de plus en plus lourds, il n’est pas rare de compter plus de 28 élèves par classe de sixième, et plus de 25 en ZEP.

De plus, malgré nos nombreuses alertes, des municipalités n’ont pas pris le soin de discuter avec les équipes d’EPS et certains professeurs se sont retrouvés sans équipement sportif au moment d’assurer leurs cours.

C’est dans ce contexte que va être voté le budget 2015 qui ne répondra pas à nos revendications et aux besoins de la population. Encore une fois, les usagers et les agents du Service Public vont payer le coût d’une politique austéritaire.

De 2015 à 2017, ce sont 50 milliards de coupes prévues ! 20 dans la protection sociale, 11 pour les collectivités locales, 19 pour l’Etat. Comment s’étonner, à moins d’être totalement aveuglé par le catéchisme libéral, que lorsque l’on siphonne et que l’on prévoit de siphonner encore plus, la machine économique tombe en panne ? Comment s’étonner également, sauf à être totalement soumis au dogme de la main invisible du marché, que lorsque l’on multiplie les exonérations de cotisations patronales, les caisses de la Sécurité Sociale soient en déficit ? La politique de l’offre, voilà l’ennemi !

Cette politique d’austérité, imposée partout en Europe contre les peuples, en fait les premières victimes. Elle est dogmatique, inepte, dangereuse, et plus personne aujourd’hui ne peut encore ignorer son inefficacité. Ce n’est pas en bloquant les salaires des fonctionnaires que l’on améliore la qualité du Service Public, qui est pourtant une spécificité et une richesse pour la France.

Ce n’est pas pour cette politique qu’ont voté les Français en désignant François Hollande à la tête de l’Etat.

En conséquence, le salaire des fonctionnaires restera gelé, tout comme les pensions de nombreux retraités et les prestations sociales de la branche famille seront rabotées.

15% des postes ouverts au concours 2014 n’ont pas été pourvus, ouvrant la voie à des recrutements de non titulaires. Ce phénomène doit conduire le ministère à proposer un pré recrutement des enseignants, et à s’interroger sur l’attractivité du métier, dont la rémunération.

Les conditions d’entrée dans le métier ne peuvent nous satisfaire : certains stagiaires n’ont toujours pas de tuteur, ceux à temps plein ne reçoivent pas de formation.

Nos collègues rencontrent de plus en plus de difficultés, et tout particulièrement les néo titulaires arrivant dans le département et qui, avec moins de 1400€, ont de réelles difficultés à se loger en région parisienne. Or, nous constatons que des logements sont inoccupés dans les collèges, privant d’une part des jeunes collègues d’une possibilité de logement et d’autre part les collèges d’un budget supplémentaire. C’est pourquoi nous demandons au Conseil général de procéder à un recensement des logements de fonction vacants et de préconiser aux chefs d’établissement de proposer des cop en CA.

Le budget des collectivités territoriales sera réduit, en attendant la réforme territoriale dont on peut craindre qu’elle diminue les services rendus à la population.

Cette réduction n’est pas sans conséquence sur la subvention allouée aux collèges du Val-de-Marne qui va baisser de plus de 5%.

Nous souhaiterions d’ailleurs savoir si le reliquat du budget 2014 a effectivement servi à financer des projets, et à combien s’élève la marge disponible pour accompagner exceptionnellement les collèges.

Les 40 milliards d’exonérations annuelles aux entreprises n’ont pas fait la preuve de leur efficacité, en particulier sur l’emploi mais cette année les entreprises du CAC40 ont déboursé 43 milliards en dividendes et rachats d’actions !

Nos impôts ne doivent pas être utilisés à enrichir des actionnaires mais ils doivent servir l’investissement public qui soutiendrait la croissance et combattrait les inégalités.

Le débat budgétaire est l’occasion pour la FSU de demander au gouvernement de changer de cap pour donner aux services publics la possibilité de jouer leur rôle dans la relance de l’activité de notre pays, dans la lutte contre les inégalités et dans l’anticipation des mutations à venir.