Déclaration FSU94 au CDEN du 9 juin 2016

Monsieur le Préfet, Madame l’Inspectrice d’académie, Madame la Vice-présidente au Conseil départemental, Mesdames, Messieurs,

La situation des établissements scolaire du Val-de-Marne est actuellement très tendue dans certains secteurs, avec la dégradation du contexte social et des conditions matérielles. Le comité hygiène et sécurité est sollicité en permanence.

A la cité scolaire Brassens de Villeneuve le Roi la série noire continue. Après les problèmes de pollution (amiante, moisissures, etc…) qui ont occasionné plusieurs jours de droit de retrait des personnels, ce week-end encore, comme en 2013, une partie de l’allée qui mène vers le CDI et les salles du lycée s’est effondrée, minée par les eaux..

La cité scolaire est actuellement fermée.

Nous sommes à quelques jours des épreuves du bac (le lycée Brassens est centre

d’examen) avec une allée potentiellement dangereuse et l’absence de ventilation dans les salles d’examen en particulier.

Des solutions ont-elles été trouvées
"-" pour les élèves qui passent le baccalauréat ?

"-" pour héberger les élèves du collège et pour le DNB ?

"-" pour assurer la rentrée dans les deux établissements

A Champigny, les violences se sont multipliées, (au lycée Langevin Wallon en particulier, où les personnels ont exercé leur droit de retrait après une série d’agressions il y a deux semaines.

La situation au collège Blaise Cendrars de Boissy Saint Léger nous préoccupe actuellement :

Les abords ne sont pas sécurisés et des molosses sont utilisés contre les élèves et les enseignants. Ces derniers ont peur en traversant une cité pour se rendre sur leur lieu de travail :, ils reçoivent des jets de pierres et se font régulièrement insulter.

Les professeurs d’EPS ,qui doivent également traverser la cité avec leurs élèves pour se rendre au gymnase, sont soumis au même traitement. De plus, le gymnase doit rester ouvert, et un individu traîne régulièrement autour du vestiaire des filles.

En tout début d’année déjà, une collègue avait été mise en joue par une arme à feu (qui s’est certes révélée factice) : elle ne sait toujours pas à ce jour quelles suites ont été apportées à sa plainte.

Il semble difficile à la police de sécuriser le quartier, pourtant les personnes sont connues, mais les plaintes déposées semblent rester sans réponse.

Nous demandons donc à Monsieur le Préfet de tout mettre en œuvre pour que cessent les agressions dans ce quartier afin que chacun retrouve la sérénité..

La FSU demande une sécurisation renforcée de l’abord des établissements scolaires, mais aussi une véritable réflexion sur une politique de prévention, pour que cessent les agressions dans ces quartiers afin que chacun retrouve la sérénité .

Nous demandons au rectorat et à l’inspection académique de renforcer les moyens de vie scolaire dans ces établissement, pour traiter et prévenir les problèmes internes, ce qui n’a pas été suffisamment fait jusqu’à présent.

Les agents territoriaux des collèges rencontrent de plus en plus de difficultés : le non remplacement des agents en cas d’arrêt maladie contraint les agents en poste à effectuer des tâches supplémentaires ; entraînant une fatigue accrue.

A cela s’ajoute un vrai manque de surveillants dans les collèges : nous devons malheureusement constater que moins surveillés, les collégiens dégradent davantage leur collège.

Le statut précaire des ASSED et personnels recrutés en CUI et autres, leur recrutement au local, le non remplacement des absences (ex : CPE Rosa PARKS Gentilly REP plus de 3 semaines) ne permettent pas de faire face aux multiples problèmes qui participent de la dégradation constatée dans les établissements : actes de violences entre élèves, non respect des règles et des adultes quand ce n’est pas injures et pressions physiques quotidiennes envers les personnels. Il est urgent de réfléchir à un nouveau dispositif en direction des pluri-exclus qui contribuent à accentuer ces situations.

La réforme des collèges concourt à alimenter les tensions dans de nombreux établissements. Le passage en force de cette réforme, la marche en avant autoritaire de son application et la multitude des réunions pour sa mise en place ont provoqué dans les établissements des ruptures importantes. Cette ne se donne pas les moyens de traiter le problème à la source en luttant contre l’échec scolaire. Pour ceux qui n’ont que l’école pour apprendre, la diminution des horaires ( 162 heures sur l’ensemble du cursus 6ème/3ème), la baisse des horaires disciplinaires et l’instauration des EPI dont seuls les meilleurs pourront tirer profit, n’entameront en rien les inégalités persistantes.

Dans un contexte social dégradé, et où les représentants institutionnels sont désavoués, l’urgence serait de redonner confiance à l’ensemble des salariés, et en particulier à la jeunesse, en lui offrant une perspective d’avenir sereine, lui permettant d’accéder à un emploi stable, à un logement, bref lui donnant les moyens de construire dignement par son travail sa vie d’adulte dans une République apaisée : L’urgence serait de lutter contre la fraude fiscale qui enrichit les plus riches au détriment de ceux qui n’ont que leur travail pour gagner leur vie.. Ce ne sont ni l’état d’urgence, ni l’utilisation du 49.3 qui nous y aideront !

Précariser davantage les salariés, pour le plus grand profit d’une infime minorité, tel sera le résultat du projet de loi travail que nous combattons dans une large unité intergénérationnelle depuis maintenant 3 mois.

La FSU demande le retrait de la loi travail qui ne tardera pas à être déclinée au sein de la fonction publique car elle entérine un recul sans précédent des droits des salariés.

C’est pourquoi la FSU appelle à la grève et à la manifestation du 14 juin et incite la population à s’emparer de la votation citoyenne sur le projet de loi travail pour exprimer son opinion.