Le gouvernement s’échine à nier l’existence d’une profonde crise politique en France. La contestation de la contre-réforme des retraites ne serait qu’un épiphénomène, un artefact causé par l’aveuglement de la plèbe idiote, ou de l' »ultra-peuple », comme on l’a entendu récemment.

Comme toute forme de contestation est immédiatement assimilée à du terrorisme d’ultra-gauche, et ce à partir de la FI elle-même, il n’est pas étonnant que Darmanin puisse évoquer en passant la possibilité de couper les subventions de la LDH. Cette organisation avait en effet soutenu juridiquement les manifestants de Sainte-Soline, ce qui lui vaudrait presque d’être condamnée par contumace pour crime de lèse-majesté, activité anti-démocratique et extrémisme radical.

La LDH a publié le communiqué suivant en réponse, que la FSU94 soutient :

On notera que la Défenseur des Droits a été saisie à ce jour cent fois pour des cas de violences policières pendant que le gouvernement continue de se contredire partout et tout le temps sur la possibilité et le volonté d’identifier les policiers pris en vidéo.

Mais s’il est vrai que le texte a suivi le processus institutionnel à peu près dans les règles comme l’affirme Dussopt, cela ne démontre pas seulement la faillite démocratique de la Ve république en elle-même. Cela montre qu’en cas de nécessité, la démocratie bourgeoise se révèle pour ce qu’elle a toujours vraiment été même hors de la crise : bourgeoise d’abord et avant tout, démocratique seulement ensuite et pour la façade. Et l’on sait que si la nécessité devenait véritablement impérieuse, la partie démocratique du régime, même d’apparat, pourrait être sacrifiée pour la sauvegarde des intérêts de la classe exploitante, ce dont le patron du MEDEF ne se cache plus :