Pour une formation des enseignants à la hauteur des enjeux
Grève des formateurs de l’ESPE de Créteil le 23 novembre
Ces dernières années, l’ESPE de l’académie de Créteil a perdu 135 postes de formateurs et depuis 2012, elle a vu ses effectifs d’étudiants et de stagiaires multipliés par 5. L’ESPE n’est donc plus en mesure de former correctement les étudiants et enseignants stagiaires. Ce sous-effectif chronique se traduit notamment par une mise en oeuvre incomplète des maquettes, une formation dérisoire dispensée aux fonctionnaires stagiaires notamment ceux en reconversion professionnelle (sans master 1 MEEF, sans stage préalable dans les classes…), la suppression de visites, un recours massif et croissant aux heures complémentaires, etc.
Ce que les formateurs de l’ESPE de Créteil dénoncent est malheureusement la manifestation dramatique de ce qui se produit déjà ou peut se produire à moindre échelle dans toutes les ESPE : des conditions de travail et de formation très dégradées, une surcharge de travail généralisée qui conduit à une perte de sens, se traduit par une souffrance réelle chez nombre de formateurs, comme chez les stagiaires (dont les abandons, démissions et nombre de licenciements témoignent).
La formation des enseignants est réduite à la portion congrue :
les universités étranglées par la LRU et la pénurie de moyens n’arrivent pas à prendre en compte les spécificités de la Formation des enseignants : toutes les ESPE ont perdu des postes de formateurs, enseignants et enseignants-chercheurs ;
les maquettes, mêmes rabotées, diminuées et placées finalement bien au-dessous des besoins ne sont pas mises en oeuvre : suppression des visites pour les stagiaires, remplacement des heures de formation par des heures de travail en autonomie…
Il faut des moyens fléchés pour une Formation des enseignants à la hauteur des besoins, adossée à la recherche et orientée vers une pratique réflexive.